C'est une règle fondamentale qu'une personne psychotique s'intéresse au passé, qu'une personne névrotique est tout juste capable de se maintenir dans le présent et qu'une personne équilibrée s'intéresse au futur.
Cette classification pourrait être plus spécifique si l'on se rendait compte que le névrosé est tout juste capable de confronter le présent, alors que la personne très très équilibrée le confronte totalement et n'a que peu d'intérêt pour le futur, maniant avec suffisamment de compétence le présent pour laisser le futur prendre soin de lui-même. Regarder dans le passé et regarder dans l'extrême futur sont des efforts analogues pour éviter le temps présent et pour regarder partout plutôt qu'en un endroit précis.
Nous connaissons des gens qui répondent tout à fait à côté de la question quand on les interroge ; consultez-les sur le temps, ils vous parlent d'un météorologue. L'incapacité à regarder quelque chose se manifeste tout d'abord quand on pense avant de regarder, puis on évite de plus en plus de regarder la vraie cible jusqu'à ce qu'elle soit entièrement cachée sous un embrouillamini de complications.
Éviter la réalité, ce n'est rien d'autre qu'éviter le temps présent.
L'individu qui se refuse à regarder l'univers physique doit regarder soit devant lui dans le futur soit derrière lui dans le passé. L'une des raisons pour lesquelles il doit le faire, c'est avant tout une pénurie d'action dans le présent ; puis cette soif d'action se développe en une incapacité d'agir, l'individu décide que le statu quo doit être maintenu, et il cherche à entraver toute action. Cela s'applique également à la souffrance. Les gens qui sont quelque peu hors du temps présent ont une peur horrible de la souffrance ; et ceux qui sont tout à fait hors du présent — c'est le cas du psychotique — ont une répulsion indescriptible pour la souffrance. La personne entièrement dans le temps présent n'attache pas beaucoup d'importance à la souffrance.
Le refus de travailler est un symptôme probant de l'état de décadence d'une personne. Toutes les personnalités aberrées ont deux dénominateurs communs : l'horreur du travail et l'horreur de la souffrance. Les gens qui ne sont que légèrement hors du temps présent, c'est-à- dire les gens qualifiés « d'équilibrés » ont déjà commencé à s'excuser de travailler, étant donné qu'ils travaillent pour une récompense finale et qu'ils ne considèrent plus que c'est le produit de l'effort et la réalisation de projets qui constituent par eux-mêmes une récompense suffisante. Ainsi, l'énergie déployée exige-t-elle pour tout salaire un tissu de gratitude et d'admiration. La gratitude que réclament les parents rejaillit souvent sur la personne sévèrement aberrée à qui l'on fait sentir qu'elle ne pourra jamais « rembourser » les énormes faveurs dont ses parents l'ont gratifiée en travaillant pour elle. En fait, ils n'ont pas besoin d'être payés car, franchement, si ce travail d'éducation ne contient pas en lui-même sa récompense, aucun argent ne saurait le payer ; en d'autres termes ils ne pourraient pas l'accepter.
Prenez une personne extrêmement équilibrée et dans le temps présent ; remplacez son intérêt pour le présent par un intérêt écrasant pour le futur, et vous remarquerez un déclin de son équilibre mental. Cet intérêt nouveau pour le futur dégénérera en calculs minutieux destinés à éviter d'éventuelles embûches puis, à la suite d'incidents douloureux, en une fuite éperdue du futur. Enfin, son attachement au présent ne sera plus que ténu et plein d'appréhension et, finalement, ce sera une fuite à la fois du futur et du présent, accompagnée d'un retour au passé. Nous avons alors l'état psychotique.
On s'accroche aux choses du passé en vertu du postulat qu'elles ne doivent plus se produire dans l'avenir. Cela « colle » la personne dans le passé.
L'inaction, l'indécision d'aujourd'hui n'est que la peur des conséquences de demain. En Scientologie, on peut pallier cette condition ; l'individu pourra alors plus facilement faire face au temps présent."
Chapitre extrait du livre "Scientologie - Une nouvelle optique sur la vie". À retrouver dans son intégralité en cliquant ICI.